ΘΡΗΝΟC ΤΗΣ ΠΕΡΙΦΗΜΟΥ ΠΟΛΕΩΣ AΘHNHC

  1. (05) BIBLIOGRAPHIE HELLENIQUE XVII TOME DEUXIEME
  2. 563 ΘΡΗΝΟΟ ΤΗΣ ΠΕΡΙΦΗΜΟΥ ΠΟΛΕΩΣ A0HNHC Δια τον έπώδυνον και πολύκλαυστον Θάνατον Του παμφιλτάτου, και "Πιστότατου αΰτη"ς ΠΟΛΙΤΟΥ ΚΑΙ ΕΥΓΙΑΤΡΙΔΟΥ ΜΙΧΑΙΙΛ ΛΙΜΠΟΝΑ ΤΟΥ ΑΕΙΜΝΗΣΤΟΥ, 'Αδίκως καΐ άπηνώς ΰπερ αύτ^ς φονευθέντος. Εκδοθείς δια στόματος 'Αντωνίου 'Ιερέως Μπουμποΰλη του Κρητος 'Εφημερίου του έν Βενετίαις πανσέπτου Ναο3 του αγίου Μεγαλομάρτυρος ΓΕΩΡΓΙΟΥ των ΡΩΜΑΙΩΝ. Κα; παρ' αΰτοΰ αφιερωθείς Τω Έντιμοτάτω και Αξιοπρεπέστατα) Άθηναίω ΜΙΧΑΗΛ τω ΠΕΡΟΓΛΗι. ΕΝΕΤΙΗιΣΙ, Παρά Μιχαήλ Άγγέλω τω Βαρβωνίω. τ/%ί. CON LIGENZA DE' SVPERIORI, Ε PRIVILEGIO. In-4° de 28 pages. Livre d'une excessive rarete et constitua' t un document des plus precieux pour l'histoire d'Athenes au dix-septieme siecle. L'epitre dedicatoire en vers a Michel Perollis d'Athenes occupe les pages 3-0. Elle est intitulee : Προς τους ενδοξότατους και πολυμαθεστάτους 'Αθηναίους Αντώνιος ίερεϋς c Μπουμπουλης.ANXliE 1681 387 Le poeme proprement dit, ou Relation de Vassassinat de Michel Limbona par les Turcs, commence a la page 7. Le titre de depart est : Άθήνη; Θρήνο;. A la page 25 commence une epitre en vers intitulee : Προ; τον έντιμότατον κα'ι ευγενέστατον κύριον Μιχαήλ τον Περούλην 'Αντώνιο; ίερευ; ό Μπουαιτούλης. J'ai donne une nouvelle edition de ce livre dans le tome deuxieme de ma Bibliotheque grecque vulgaire, pages 123-147. Bibliotheque de M. le prince Georges Maurocordato. Issu d'une ancienne et honorable famille d'Athenes, Michel Limbona se rendit a Venise a l'age de vingt ans. Il s'y livra simul- tanement a l'etude et au commerce. Ses succes rapides exciterent l'admiration generale ; il apprit avec facilite la langue italienne. C'etait un jeune homme rempli d'intelligence et d'esprit, aimant la verite et la justice ; il se fit beaucoup d'amis a Venise. Il etait a l'egard des pauvres d'une generosite sans pareille, affable et prevenant envers tout le monde, et d'une piete ardente dans l'accomplissement de ses devoirs religieux. Ces differentes qualites determinerent ses compatriotes domicilies a Venise a l'elire, le 12 mars 1G61, gardien de la colonie grecque de cette ville (Voir le Tlirene, vers 168-169, et J. Veloudo, Colonie des Grecs orthodoxes a Venise, p. 175). Au bout d'un certain laps de temps, Michel Limbona retourna a Athenes, ou il epousa la fille de Jean Benizelos, jeune personne aussi recom- mandable par sa vertu que par sa richesse et sa beaute. Limbona defendait avec energie les droits et privileges de sa ville natale. Voyant les Turcs d'Athenes imposer des charges nouvelles a ses concitoyens, il se decida a porter plainte au kislar aga, qui possedait a titre d'apanage les revenus d'Athenes. Il se rendit donc a Constantinople a cet effet, obtint audience du kislar aga, qui lui donna des lettres par lesquelles les Turcs d'Athenes etaient invites a respecter les vieilles coutumes. Ces injonctions n'ayant produit aucun effet, Limbona retourna a Constantinople et, cette fois, en revint avec des ordres plus rigoureux et accompagne d'un tchaouch qui avait mission de les faire executer. Les contrevenants etaient menaces de mort. A cette vue, les Turcs ne purent contenir leur rage et resolurent de se debarrasser d'un hote si incommode. Le 23 decembre 1678, Michel Limbona s'etait rendu chez le cadi. Les Turcs en furent informes et se reunirent pour l'attendre a la sortie.388 BIBLIOGRAPHIE HELLENIQUE Ils ne l'eurent pas plus tτt aperηu qu'ils se prιcipitθrent sur lui et le mirent en piθces. L'aga se montra trθs affligι de cet horrible assassinat, mais il lui ιtait impossible de faire arrκter les coupables, car on ne respectait nullement son autoritι ni celle du tchaouch. Les gιrontes d'Athθnes, ne sachant comment obtenir vengeance, se rendirent ΰ Constantinople avec les restes mutilιs de Limbona qu'ils placθrent sous les yeux du kislar aga, en demandant justice. Le chef des eunuques noirs fit saisir les coupables, dont les uns furent envoyιs en exil ou mis en prison, et les autres « crevθrent de rage ». Spon, qui visita Athθnes en 1G76, c'est-ΰ-dire deux ans avant la mort de Michel Limbona, raconte dans les termes suivants la premiθre dιmarche que ce malheureux avait faite ΰ Constantinople : Nous eϋmes assez de peine ΰ obtenir la permission d'entrer dans la citadelle : le vieux aga, qui ιtoit assez ami des Francs, en ayant ιtι chassι, et celui qui en avoit la garde depuis sept ou huit mois, doutait dil nous y laisserait entrer, parce qu'ils craignent toujours que nous ne soyons des espions. Nous en vξnmes ΰ bout par un vieux officier de la citadelle qui ιtoit son confident, et il lui reprιsenta qu'on n'en avoit jamais refusι l'entrιe aux Francs. Nous en fϋmes quiles pour deux oques de cafι ΰ Vaga Ilaly De/i, et une ΰ notre solliciteur. L'aga est un homme de peu de mine et qui n'oseroit pas faire le mιchant, son prιdιcesseur ayant ιtι poussι ΰ bout par les Grecs d'Athθnes, qui l'ont fait condamner ΰ de grosses amendes, et l'ont dιpos- sιdι de sa charge pour avoir favorisι le vaοvode qui les tiranni- soit. Ils en ont fait encore pis ΰ trois frθres des principaux agas d'Athθnes, qui leur suscitoient tous les jours de mιchantes affaires pour avoir leur bien. On leur vouloit aussi mettre un nouvel impτt sur les marchandises, et, comme ils ont toujours aimι la libertι, ils levθrent ΰ la fin le masque, et dιputθrent ΰ Constantinople les deux frθres Limbona, marchands des plus accommodez de la ville. Ils portθrent les plaintes des Grecs et les preuves des violences qu'on leur avoit faites au keslar-aga, chef des eunuques noirs, ΰ qui le revenu d'Athθnes appartient. Ils obtinrent tout ce qu'ils voulurent, firent mettre quelques-unsANNEE 1681 389 de ces agas en galere, les priverent de toutes leurs charges et les firent bannir d'Athenes. Les Limbona y revinrent triomphons avec une grande mortification des Turcs. Quelques-uns memes des principaux Grecs, qui trahissoient /.'interest commun, apprenant leur disgrace, n'oserent plus paraitre, entr'autres Jani Beninzelo, qui s'etoit retire au couvent de Pendeli. Un des plus considerables de ceux qui conduisaient cette grande intrigue disoit un jour au consul Giraud, sur ce qu'il temoignoit de leur fermete et de leur hardiesse a s'en prendre aux plus puissans de la ville : Voyez-vous, dit-il, nous avons toujours ete brouillons, mais vous scavez que nous n'avons jamais pu souffrir ceux qui prenaient de l'autorite sur nous, et que ce ne sont d'ordinaire que nos meilleures tetes que nous avons condamnees au bannisse- ment. L'air du pais porte cela, et c'est une partie de l'heritage de nos ancetres que l'amour de la liberte. Nous en viendrons a bout, nous en dut-il couter a chacun la moitie de notre bien. La suite a nontre qu'il disoit vray. (Jacob Spon, Voyage d'Italie, de Dt.'matie, de Grece, etc., La Haye, 1724, in-12, tome II, pages 77-78.) Dans l'Epitre d'Antoine Bouboulis aux Atheniens, nous trouvons le nom d'un savant de cette epoque, Ange Benizelos, qui, d'apres Jean Veloudo (Colonie des Grecs orthodoxes a Venise, p. 107), fut, de 1635 a 1639, professeur a l'Ecole grecque de Venise. Le person- nage auquel il aurait si victorieusement replique, dans l'eglise de Saint-Georges, etait Jean-Matthieu Caryophyllis, comme en fait foi le temoignage suivant de Nicolas Ceramee, que nous empruntons a Georges Zaviras [Nouvelle Grece, p. 356) : Ούτω Καρυόφυλλος προσδιαλεχθεις ΙτΑ των 'Ενετών τω έν μακάρια τί) λήξει κυρω Άγγέλω τω ΙΤενιζέλω, τω κατά τήν ένεγκαμένην Άθηναίω, και τοις κατά τον άντίδικον συμφυλέταις τω Ματθαίω τί) πατρίδι μεν τοιούτοις, τί) ιτροαιρέσει δε και τί) θεοσέβεια διαιρουμένοις, ή τα 'ιόβολα φάρμακα άλεξιφαρμακεύονται — ηττημένος κατά κράτος τί) των &«(ων λογίων θεοπνεύστων πατέρων διαμαρτυρία και διδασκαλία, έπ'ι τί)ς έκεΐσε αρχιερατείας κυρίου Θεοφάνους του Ξενακίου, προσαπεσκο- ρακίσθη.390 BIBLIOGRAPHIE HELLENIQUE Nous devons faire observer que Antoine Bouboulis place ce fait [Epitre, vers 29) non sous le pontificat de Theophane Xenakios (1617-1632), mais sous celui d'Athanase Vellerianos (1635-1656). Dans la Relation et dans Y Epitre, nous trouvons les noms de plusieurs Atheniens, que nous croyons utile de mettre en lumiere : Roubas [Relation, vers 472) ; Rhoidis [Relation, vers 475) ; Petrakis Gaspaiijs [Relation, vers 476) ; Thomas Benardos [Epitrc, vers 12, 27, 59, 67); Paleologue [Epitrc, vers 93) ; Linardos [Epitrc, vers 28) ; Macoulas [Relation, vers 472), tres probablement le meme qui publia, en 1682, a Venise, la traduction en grec vulgaire de l'Abrege de Justin, dont il est question plus loin; Poulimenos [Relation, vers 447), le meme peut-etre que Etienne Poulimenos, gardien de la Colonie grecque de Venise, en 1653 (Jean Veloudo, Colonie des Grecs orthodoxes a Venise, p. 175); Jean Soldakis, qui fut gardien de la susdite Colonie grecque, en 1663 (Jean Veloudo, ibid., p. 175), et chez qui Michel Limbona avait loge, lors de son arrivee a Venise [Relation, vers 130) ; Michel Peroulis [Titre et Epitre dedicatoire), qui fut quatre fois gardien de la Colonie grecque, en 1683, 1694, 1697 et 1706 (Jean Veloudo, ibid., p. 176); Coutricas, que Bouboulis qualifie de musicien [Epitre, vers 93). Relevons enfin le nom de Jean Benizelos, beau-pere de Michel Limbona [Relation, vers 202).
  3. Μιχαήλ Αγγέλω τω Βαρβωνίω