ΕΓΧΕΙΡΙΔΙΟΝ ΟΡΘΟΔΟΞΟΝ ΤΩΝ ΡΩΜΑΙΩΝ

  1. (05) BIBLIOGRAPHIE HELLENIQUE XVII TOME DEUXIEME
  2. 481 ΕΝΧΕΙΡΙΔΙΟΝ (sic) ΟΓΘΟΔΟΞΟΝ ΤΩΝ ΡΩΜΑΙΩΝ. Δια μέσου τοΰ Πατρός Παύλου Λαγνίου, Καπουσίνου, έκ τής τάξεως των238 BIBLIOGRAPHIE HELLENIQUE μικρότερων αδελφών του αγίου φρανσέσκου συνθεμένον. ΕΝ ΠΑΡΙΖΙ, Παρά τω Ανθωνίω (sic) Βιτρέ του τ$ Βασιλέως και του τής Γαλλία; Κλήρου Τυπογράφω. αχξή. In-8° de 16 feuillets non chiffres (dont le seizieme blanc) et 184 pages. Rarissime ouvrage. Grec vulgaire. En tete du volume on lit en grec vulgaire et en francais l'epitre dedicatoire suivante : AV PLVS GRAND, AV PLVS GLORIEVX ET AV PLVS CHRESTIEN DE TOVS LES ROIS, LOVIS XIV, ROY DE FRANCE. Sire, comme l'Europe est trop limitee pour renfermer la gloire de Vostre Maieste, aussi faut-il plusieurs ecrivains et differentes sortes de langues pour publier au monde ses actions heroiques, afin que toutes les nations en ayent la connoissance. Je prens, Sire, pour ma part le soin de les divulguer dans les provinces de la Grece, en faisant sommairement scavoir aux peuples qui les habitent que Vostre Maieste est un prince incomparable, qui reunit en sa seule Personne toute la Sagesse, la Justice, la Valeur et le Bonheur necessaire pour former un Monarque accompli. Sa Sagesse ne luy permet pas de rien entreprendre sans l'avoir meurement considere ; sa Justice, de ne rien faire qui ne soit equitable et selon la Loy de Dieu ; sa Valeur, de craindre les perils, ou il y va de la con- servation de l'Eglise, de ses Etats, de ses Sujets ou de ses Alliez ; et enfin son Bonheur qui l'accompagne dans toutes ses glorieuses entreprises semble estre tellement inseparable de sa Royale Personne, qu'on la peut appeler Bienheureuse sur la terre, puisque tout luy cede et luy succede et que rien ne luy resiste : sans prejudice neantmoins de la felicite eternelle qui l'attend au Ciel, pour recompense de tant de bonnes ?uvres qu'elle fait et qu'elle medite de continuer par l'augmentation de la Foy Catholique aussi bien que pour le repos de ses Sujets. ^ Il est juste, Sire, que les Grecs reconnaissent vos libera- litez, puisqu'ils en ressentent les effets : et qu'ils scachentANNΙE 1668 239 que vostre protection ne leur est pas moins favorable dans Testβt de leur malheur, que celle qu'ils recevoient de leurs anciens Empereurs chrestiens dans celuy de leur libertι, puisque vostre Maiestι veut bien avoir le soin de leur procurer des Capucins franηois qui les maintiennent dans la Foy de l'Ιglise. Il y a prθs de cinquante ans, Sire, que le feu Roy vostre Pθre, de glorieuse mιmoire, entreprit l'establissement de nostre Ordre dans l'Empire du Turc, tant par le moyen des instances qu'il fit faire auprθs du Pape pour obtenir de sa S. les permissions nιcessaires ΰ l'administration des Sacrements, que par l'entremise de son Ambassadeur qui rιsidoit lors ΰ la Porte, ΰ qui sa Maiestι commanda d'apporter tous ses soins auprθs du Grand Seigneur, pour obtenir la permission de nous pouvoir establir dans tous les Estais qui relθvent de son Empire. Et enfin, pour surcroit de sa bontι, elle adjousta ΰ sa puissance l'effet de ses libιralitιs, en assignant un fonds con- sidιrable sur l'Estat, pour faire subsister nos Missions, dans les paοs incommodes oω nous ne pourrions pas vivre d'aumτnes selon nostre profession : en effet, Sire, elles ont subsistι depuis ce temps lΰ jusques ΰ prιsent ΰ la plus grande gloire de Dieu, au contentement de l'Ιglise, ΰ l'honneur de la France, et pour l'utilitι des peuples chrestiens qui gιmissent sous le joug des Infidθles. Ce que le feu Roy a heureusement commencι, V. M. l'a gιnιreusement continuι et augmentι, avec un zθle digne de sa piιtι vrayement trθs chrestienne, puisque le nombre de nos maisons s'est accru avec celui des Religieux et des services que nous rendons, Sire, ΰ vostre Ambassadeur qui. rιside ΰ Constantinople auprθs du Grand Seigneur : aussi bien qu'ΰ vos consuls, qui sont dispersιs dans les villes de Smyrne, de Scio, de Naxie, d'Athθnes, de Napoli de Romanie, de Sira, de Concilia d'Assi, d'Alep, de Tripoli de Syrie, de Baruc, du Mont-Liban, du Caire, de Damas, de Damiate, de Moussol, de Babylone, d'Ispaan, de Surath, et de plusieurs autres lieux oω240 BIBLIOGRAPHIE HELLΙNIQUE nous sommes demeurans, tant pour le service des marchands franηois qui vont nιgotier en Levant et dans les Indes que pour l'utilitι des chrestiens du pays, a qui nous administrons les sacrements de l'Ιglise, que nous catιchisons, que nous preschons dans leurs propres langues maternelles et que nous maintenons en la foy. C'est une gloire incomparable, Sire, pour la France, et qui ιclate ΰ la face de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique, quand les habitans de ces trois plus belles parties du monde appren- nent que V. M. seule, a l'exclusion de tous les roys chrestiens de la terre, prend le soin, en qualitι de Roy trθs chrestien, de fournir des Religieux Capucins franηois aux chrestiens qui seroient sans pasteurs dans l'Empire du Turc, et qui demeu- reroient sans sacremens, si V. M. ne leur procuroit des prestres pour leur administrer ceux qui sont nιcessaires. Il semble, Sire, que le Ciel approuve sensiblement les bonnes intentions de V. M., voyant que tous vos Religieux franηois apprennent si facilement les langues grecques, turques, arabes, armenienes, cophtes, persiennes, et gιnιra- lement toutes celles qui leur sont nιcessaires pour se faire entendre dans les pais oω on les envoyι, qu'ils semblent estre nais dans les mesmes pais, quand on les y entend parler, ιcrire ou prescher, dans les idiomes de ces mesmes langues, comme s'ils les avoient reηues par l'infusion du S. Esprit, ainsi que les Apostres les receurent au jour de la Pentecoste ; mais faci- litι de langues estrangθres, Sire, qui est d'autant plus admi- rable qu'elle ne se trouve point dans toutes les autres nations de l'Europe, qui voyagent en Levant, et qui n'y peuvent communιment apprendre les langues du paοs, mesme aprθs plusieurs annιes qu'ils y ont fait leur demeure. Ce qui les oblige enfin de s'en revenir dans les provinces de la chrestientι aussi sηavans comme ils en estoient sortis, parce qu'ils n'ont pas l'usage des langues estrangθres, qui d'ailleurs sont absolu- ment nιcessaires pour faire du fruit dans les Missions oω ils sont envoyez.ANNEE 1668 241 Je n'advance rien, Sire, dont je ne sois le tesmoin oculaire, pour avoir eu l'honneur d'estre, sous la protection de Vostre Maiestι, l'espace de dix ans missionnaire apostolique dans la Grθce, oω Dieu m'a fait la Grβce d'y apprendre les langues du pais, et d'y travailler ΰ la vigne du Seigneur avec les autres Religieux franηois, quoyque le moindre de tous. Les livres en langues arabes, turques et persiennes, que nos pθres ont fait imprimer, rendent un tιmoignage authentique de la vιritι ¦ que je publie, sans parler de ce livre grec qui renferme les principales instructions nιcessaires au salut,· et que je dιdie ΰ V. M. avec justice, puisqu'il est imprimι ΰ ses dιpens, pour estre distribuι gratuitement aux pauvres chrestiens de la Grθce, comme un effet trop ιvident de ses royalles magnifi- cences ; et qui sont si estenduλs, que ne pouvant contenir dans les limites de la seule France, ny de toute l'Europe, il faut qu'elles se dιgorgent jusques dans l'Asie et l'Afrique, oω vostre Maiestι entretient des missionnaires ΰ ses despens ; oω elle fait racheter les chrestiens esclaves des Infidθles, et oω elle contribue de ses finances pour leur faire imprimer des livres nιcessaires ΰ les instruire dans la foy catholique qu'ils professent. Tant de personnes, Sire, retirιes de l'esclavage et mises en libertι par le moyen de vos libιralitez, et tant d'βmes sauvιes par le zθle de vostre Maiestι trθs chrestienne, sont autant de bouches qui publieront ΰ jamais en terre et au ciel qu'elles ont, aprθs Dieu, toute l'obligation ΰ vostre Maiestι de tout le bonheur qu'elles possθdent, et prieront ensuite sa divine Maiestι de donner ΰ la Vostre la digne recompense qu'elle mιrite et que luy souhaittent tous les Religieux Capu- cins, ses trθs humbles sujets, par' la bouche du moindre de tous, et qui se trouvera trθs relevι si V. M. luy permet de se dire avec un trθs profond respect, Sire, son trθs humble, trθs obιissant et trθs fidelle serviteur et sujet, F. Paul de Lagny, capucin indigne. BIBLIOGRAPHIE HBLLBNIQUE II *¦ 16242 BIBLIOGRAPHIE HELLENIQUE Cette epitre dedicatoire est suivie de plusieurs approbations en grec vulgaire, dont une des Theologiens de la Sorbonne. Enfin, au feuillet 15 verso, on trouve un permis d'imprimer date de Paris, le 28 mai 1668, et signe : De la Reynie. Bibliotheque nationale de Paris : D 5111 (Inventaire, D 14805).
  3. Ανθωνίω Βιτρέ του τε Βασιλέως